Nymphomaniac – Volume 1

Nymphomaniac: Vol. I

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Nymphomaniac - Volume 1
Titre en VO
Nymphomaniac: Vol. I
Année (copyright)
2013
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Lars von Trier, Acteurs, Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgård, Stacy Martin, Shia LaBeouf, Christian Slater, Connie Nielsen, Sophie Kennedy Clark, Uma Thurman, Hugo Speer, Jens Albinus, Nicolas Bro, Felicity Gilbert
Genre(s)
Drame, Érotisme
Thématiques
Nymphomanes, Let's talk about sex, Obsessions, Romans d'apprentissage - récits initiatiques, Trash, Trains, Pêche et pêcheurs, Affiches trompeuses, Films censurés, Films de 2013
Pays de production
Danemark,  Allemagne,  France
Durée
1 h 55 min
Résumé
Seligman, un homme solitaire, recueille chez lui une femme trouvée dans la rue, inconsciente, ensanglantée. Elle s'appelle Joe, se présente comme une "nymphomane" et une "mauvaise personne". Elle entreprend de lui raconter son histoire ; il entreprend de la commenter. Récit d'un apprentissage sexuel aux échos halieutiques, animaliers et musicologiques.
IMDB

Mon avis

La communication autour du film (affiche, extraits, rumeurs sulfureuses) est plutôt trompeuse. Nymphomaniac, dans son premier volume, n’est ni hot, ni vraiment centré sur la jouissance. Le sexe y est froid, parfois glauque, souvent triste ; quelques scènes sont très crues, mais l’ensemble est plus cérébral que sensuel. Le film est une longue conversation illustrée par flash-back, au cours de laquelle Lars von Trier laisse libre cours à des considérations philosophico-morales sur la nymphomanie et le péché, à l’expression de sa libido et de son voyeurisme, et à quelques délires plus ou moins digressifs. On a globalement l’impression d’avoir affaire à un exercice d’autosatisfaction fantasmatique et psychanalytique, ou, plus vulgairement, à l’objet d’une bonne branlette physique et intellectuelle. Bon, pourquoi pas sur le principe. Il y a bien quelques scènes qui surprennent par leur audace sexuelle, d’autres qui amusent (notamment la crise mélodramatique et surréaliste du personnage d’Uma Thurman). Mais il est difficile d’adhérer à la mise en forme générale du récit, puzzle hétéroclite, qui joue sur de grands écarts permanents entre saillies poétiques et variations malsaines ou trash, entre réflexions sérieuses et moments bouffons ou triviaux, avec pour accompagnement musical un mélange détonant de métal grondant (Rammstein) et de lyrisme classique (Bach et Cie). Lars von Trier a également mis en place un système d’analogie entre, d’une part, les pratiques de la nymphomanie, et, d’autre part, la technique de la pêche à la mouche, certains profils animaliers, quelques lois arithmétiques ou la composition des polyphonies de Bach. Tout cela est traduit à l’écran par des images d’archives que l’on croirait sorties d’un vieux fonds oublié de France 3, par des inscriptions de chiffres et autres schémas pédagogiques. Faut pas avoir peur du ridicule… On peut trouver ça au mieux déroutant, au pire grotesque, en tout cas lourdement signifiant. Et lassant sur la longueur. Voilà qui ne donne guère envie de se précipiter sur le volume 2 du film, encore moins sur sa version longue et non censurée, qui réserve peut-être quelques scènes éloquentes sur le brame du cerf en rut dans les forêts de Moselle.

Frédéric Viaux (film vu le 01/01/2014)

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