Opening Night

Opening Night

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Opening Night
Titre en VO
Opening Night
Année (copyright)
1977
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur John Cassavetes, Acteurs, Gena Rowlands, Ben Gazzara, John Cassavetes, Joan Blondell, Paul Stewart, Zohra Lampert, Laura Johnson, John Tuell, Peter Bogdanovich, Peter Falk, Seymour Cassel
Genre(s)
Drame
Thématiques
Sur scène, Personnages acteurs, Personnages réalisateurs ou metteurs en scène, Personnages producteurs, Écrivains, Mises en abyme, Vies de stars, Accidents de la route et conséquences, Ivresses et alcoolisme, Fantômes, Borderline, Catharsis, Hôtels, Nouvel Hollywood, Films de 1977
Pays de production
États-Unis
Durée
2 h 20 min
Résumé
Myrtle Gordon, une comédienne adulée, vit mal son nouveau rôle sur scène, celui d'une femme fragile, désespérée par son âge et en pleine désillusion. Un soir, elle voit mourir l'une de ses jeunes admiratrices, renversée par une voiture. La jeunesse qui meurt, le temps qui passe... Myrtle Gordon part à la dérive.
IMDB

Mon avis

On sort de ce film avec une sorte de gueule de bois, dans le sillage du personnage principal. Étourdi, épuisé. Et avec l’impression d’avoir vécu une expérience rare et magnifique, aux côtés d’une actrice d’exception. Gena Rowlands livre une des plus belles prestations de comédienne dans un rôle de comédienne. Si ce n’est la plus belle. Investissement corps et âme dans un registre névrotique et borderline, subtilité et puissance inouïes. Elle sert à merveille un rôle monstre, celui d’une femme qui avance en funambule sur une ligne de crête entre perdition et passion. Une femme qui prend des claques, qui se heurte à tout et à tous, qui titube dans les vapeurs d’alcool et qui plonge dans la nuit jusqu’à apercevoir la lumière lors d’une première représentation à New York (une « opening night » en anglais, qui porte bien son nom). L’art salvateur. La catharsis. C’est fort.

Outre ce portrait de femme et cette mise en abyme, le scénario porte un regard juste et captivant sur le monde du spectacle et ses coulisses, sur les différents métiers qui s’y croisent, sur leurs interactions. Avec d’excellents dialogues. À l’intelligence de l’écriture, John Cassavetes ajoute l’intelligence de la réalisation pour relier l’art à la vie, pour faire entendre les résonances. Le cinéaste filme le besoin d’amour, le trouble et la désespérance comme personne, avec un réalisme qui « colle » aux acteurs, qui capte leurs vibrations, leur magnétisme (Ben Gazzara a une présence incroyablement magnétique). Quand il « décolle » sa caméra des acteurs, c’est pour mieux capter le vide d’une grande chambre d’hôtel, le vide d’une existence prête à être hantée par le fantôme d’une jeunesse perdue. Et pour montrer la vie comme un combat. Grand film.

Sur le plan commercial, Opening Night fut malheureusement un gros échec. Ce film de 1977 n’a été montré en France pour la première fois qu’en 1992. On dit par ailleurs que Cassavetes le considérait comme son meilleur.

Frédéric Viaux (film vu le 04/05/1998, revu le 29/11/2022)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *