Oslo, 31 août

Oslo, 31. august

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Oslo, 31 août
Titre en VO
Oslo, 31. august
Année (copyright)
2011
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Joachim Trier, Acteurs, Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner, Ingrid Olava, Øystein Røger, Tone Beate Mostraum, Kjærsti Odden Skjeldal, Johanne Kjellevik Ledang, Petter Width Kristiansen, Malin Crépin, Renate Reinsve
Genre(s)
Drame
Thématiques
Un film le temps d'une journée, De l'usage des drogues, Bars et cafés, Solitude, Pulsions suicidaires, Regards sur la Norvège, Films de 2011
Pays de production
Norvège
Durée
1 h 35 min
Résumé
En fin de cure de désintoxication aux drogues, Anders se rend dans le centre d'Oslo, le temps d'une journée, pour passer un entretien d'embauche. C'est aussi l'occasion pour lui de revoir quelques proches, de remonter dans le train de la vie quotidienne et d'envisager la possibilité, ou non, de reconstruire sa vie.
IMDB

Mon avis

Désarroi existentiel et tentation du suicide. Ce film norvégien est la libre adaptation d’un roman français de Pierre Drieu la Rochelle, Le Feu follet, publié en 1931. Louis Malle avait déjà porté ce livre à l’écran en 1963, en gardant le titre original et en offrant à Maurice Ronet l’un des rôles les plus marquants de sa carrière. Le résultat était d’une noirceur oppressante : un abîme de désespoir, rarement montré avec autant d’acuité au cinéma. Oslo, 31 août, second film de Joachim Trier (après Nouvelle Donne en 2006), n’est pas plus gai. Mais il adopte un style différent. Dans le film de Louis Malle : ambiance lourde, noir et blanc plombant, beaucoup de gros plans et voix off littéraire. Dans le film de Joachim Trier : mélancolie et tristesse diffuses, couleurs douces d’une fin d’été, réalisation plus aérée et parti pris moins verbal. Il y a une approche plus sensitive (ouïe, vue), qui donne lieu à de belles scènes de captation de l’environnement du personnage principal. Notamment celle où il écoute des conversations autour de lui, dans un café. Scènes de rue et scènes nocturnes sont aussi très réussies, sous influence (revendiquée) de la Nouvelle Vague française, façon Agnès Varda, dans Cléo de 5 à 7, par exemple. Joachim Trier a un joli style, gracieux. Le travail de la lumière et le montage sont au diapason, inspirés.

Sur le fond, l’ancrage sociologique change évidemment par rapport au livre d’origine et au film de Louis Malle. Nous sommes à Oslo, dans une société plutôt aisée et aseptisée, ronronnant dans un certain conformisme. Le personnage central, ancien drogué, est plus commun que celui incarné par Maurice Ronet, dandy marginal. C’est un trentenaire qui a derrière lui une adolescence débridée et devant lui une vie d’adulte à laquelle il ne se voit pas prendre part. En quelques heures, il confronte son passé et son avenir, dans un entre-deux où dominent un sentiment de décalage, une très grande solitude et un questionnement sur l’intérêt de la vie. La tonalité touche au romantisme noir.

Avec son côté évanescent, ce film est probablement moins profond que Le Feu follet de Louis Malle, moins direct, moins explicite dans sa façon d’aborder l’inaptitude à vivre, mais il témoigne d’une sensibilité fine et d’un art maîtrisé.

Grand Prix au festival Premiers Plans d’Angers 2012.

Frédéric Viaux (film vu le 10/03/2012)

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