Régénération
The Regeneration
Fiche technique
Mon avis
C’est le premier long-métrage de Raoul Walsh et, selon les historiens du cinéma, le premier film de gangsters (dans ce format long). Film de gangsters, certes, puisque le personnage principal devient le chef d’un gang, mais c’est tout autant un drame social. L’une des qualités du film tient dans son souci de réalisme ; Raoul Walsh est allé jusqu’à embaucher de vrais SDF, voyous et autres prostituées comme figurants. On pourrait même parler de naturalisme (à la Zola) tant il est aussi question, en filigrane, de déterminisme social. Les bas-fonds de la ville sont décrits dans toute leur misère et leur violence, terreau fertile pour les mauvaises pousses. Cette présentation trouve un contrepoint dans la présentation de l’action d’une institution catholique qui cherche à aider les plus démunis, à créer du lien et à ramener à Dieu les brebis égarées. La dimension morale et édifiante du scénario n’est pas légère, évidemment, mais elle ne prend pas toute la place non plus. L’ensemble est intelligemment équilibré, entre tableau social et perspective morale, scènes d’action et histoire d’amour. Formellement, c’est ficelé de manière étonnamment moderne : réalisation énergique, montage habile, interprétation générale relativement sobre… Avec un bon suspense tragique pour le dénouement.
(Curieusement, l’acteur principal n’est pas représenté sur l’affiche du film, où son prénom est par ailleurs mal orthographié…)
Frédéric Viaux (film vu le 21/05/2023)