Rio Lobo
Rio Lobo
Fiche technique
Mon avis
Pour filer la métaphore du train, dont il est question dans la première partie du scénario, Rio Lobo est un film « terminus » : dernier volet de la trilogie hawksienne commencée avec Rio Bravo et poursuivie avec Eldorado ; dernier long-métrage de la filmographie du réalisateur ; dernier grand rôle de John Wayne ; derniers feux du western classique, concurrencé par le western spaghetti et le western du Nouvel Hollywood (plus noir).
Rio Lobo est un film « confortable », pour reprendre l’adjectif utilisé dans le film par le personnage interprété par Jennifer O’Neill, adjectif choisi pour évoquer le personnage de John Wayne (!). Howard Hawks reprend un canevas narratif éprouvé (avec propriétaire terrien spoliateur, shérif corrompu, rétablissement du droit, vengeance personnelle après traîtrise) et une association de personnages récurrente dans son œuvre (deux hommes d’âges différents, d’abord rivaux puis amis, unis dans une mission commune). On est donc en terrain connu, dans un registre pépère, accentué par le jeu d’un John Wayne lourd et fatigué. Ça n’empêche pas de trouver l’ensemble assez plaisant. Le métier parle ; c’est carré ; les personnages féminins sont plus entreprenants, moins potiches, que dans bon nombre de westerns. Il faut bien reconnaître cependant le manque d’unité dramatique, lié aux deux parties distinctes du scénario, quelques raccourcis confusants dans l’enchaînement narratif et un défaut de subtilité ici et là.
Frédéric Viaux (film vu le 03/06/1993, revu le 22/12/2024)