Santiago 73, post mortem
Post Mortem
Fiche technique
Mon avis
Dans la filmographie de Pablo Larraín, il y a une parenté évidente, stylistique et thématique, entre ce film et Tony Manero. Côté esthétique : image “sale”, lumière glauque, mouvements de caméra chaotiques ou plans fixes étirés en longueur. Côté thématique : un arrière-plan politique (coup d’État ou dictature) qui influe sur le comportement du personnage principal (interprété dans les deux films par Alfredo Castro), véritable caisse de résonance des horreurs du contexte sociopolitique. Si Tony Manero est un marginal, Mario est bien intégré dans la société (avec un statut de fonctionnaire), mais tous deux sont gagnés par une folie meurtrière.
Il n’y a rien de plaisant dans ce cinéma-là. C’est dur, froid et noir. Mais l’impact est fort dans la dimension réaliste de représentation d’une misère humaine, d’une violence politique et sociale, et dans la dimension symbolique de certaines scènes, notamment la dernière (où la séquestration et la dissimulation font écho à la privation de liberté d’un pays et à mille et un crimes cachés). On regrettera quand même l’aspect monolithique de la réalisation (cette constance dans la laideur) et on pourra questionner l’équilibre scénaristique entre drame amoureux et drame historique.
Frédéric Viaux (film vu le 30/11/2010 sur grand écran)