Seul au monde
Cast Away
Fiche technique
Mon avis
De ce film de Zemeckis on pouvait craindre une intrigue à « gros effets ». Mais après une scène de crash excellemment tournée (en temps réel), c’est plutôt une épure qui nous est proposée. Le réalisateur laisse le temps au temps : le personnage incarné par Tom Hanks (qui retrouve Zemeckis six ans après Forrest Gump) prend conscience de sa situation, fait ses premières découvertes. On le suit pas à pas, sans musique mais avec les sons naturels de son nouvel environnement. Et tout devient aventure : la peur liée au bruit d’une noix de coco qui tombe au sol durant la nuit, la recherche de nourriture et de boisson, l’apprentissage du feu… Pour ce Robinson moderne, la vie sauvage s’organise peu à peu, avec comme seul compagnon un ballon de volley baptisé Wilson. C’est simple et captivant. Puis le récit connaît une ellipse de quatre ans. Et là, on mesure l’immense talent de Tom Hanks à travers sa métamorphose non seulement physique mais psychique. Son regard a changé. Un grand numéro d’acteur, sans surjouer. Lors de l’épisode en mer, sur le radeau, deux scènes sont très intéressantes. La première, lorsque le personnage hésite entre aller chercher à la nage son fidèle et indispensable Wilson, qui part à la dérive, ou récupérer son radeau qui s’éloigne. Beau moment de tension entre folie et raison. Seconde scène : la rencontre surréaliste et nocturne avec la baleine, qui aura son importance dans la destinée du héros. Le dénouement du film est plus convenu, avec un peu de pathos et le retour de la musique. Mais tout cela se digère bien. Au final : une belle aventure humaine.
Frédéric Viaux (film vu le 28/06/2009)