Spotlight
Spotlight
Fiche technique
Mon avis
Basé sur des faits réels – une enquête journalistique ayant mis au jour à Boston de très nombreux cas d’abus sexuels commis par des prêtres, consciencieusement étouffés par l’Église et couverts par une omerta sociale – ce film hollywoodien fait écho à un autre film récent, El Club, du Chilien Pablo Larraín, qui présente une petite communauté de prêtres scandaleux, retirés de leurs paroisses, soustraits à la justice et isolés socialement. Les sujets se rejoignent dans l’évocation des perversions cachées et des abus de pouvoir d’une institution respectée et soi-disant respectable, mais les traitements diffèrent radicalement. Traitement frontal, violent et monstrueux pour El Club. Traitement plus policé et classique pour Spotlight, qui s’inscrit dans la veine revendiquée des Hommes du Président, d’Alan J. Pakula, film-dossier sur le Watergate. Comme son modèle, Sportlight focalise sur une investigation journalistique complexe, décortiquée dans ses aspects les plus laborieux, sans dramatisation excessive, sans stylisation clinquante. Le résultat est très carré, très sobre. Ni surprise ni originalité au programme, mais une efficacité constante et prenante. Le réalisateur Tom McCarthy (dont on avait apprécié The Station Agent, dans un registre plus personnel) se met au service d’une bonne mécanique narrative, de même que les acteurs servent honnêtement des personnages bien caractérisés. Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams et Brian d’Arcy James sont d’une belle intensité. Liev Schreiber surprend dans un rôle tout en retenue flegmatique, qui lui va bien. Bref, tout concorde ici pour accoucher d’un film épuré, solide et intéressant sur le pouvoir des médias et le pouvoir religieux.
Oscar 2016 du meilleur film et du meilleur scénario original. Musique : Howard Shore.
Frédéric Viaux (film vu le 29/01/2016)
Malgré une affiche et un casting alléchants, pas un seul moment je n’ai réussi à m’intéresser à cette investigation journalistique. Quel ennui ! J’ai même fait une sieste au bout de 45 minutes. Face à un tel sujet complexe, serais-je un monstre d’indifférence ? Pouvoir des médias, pouvoir de l’Église… et le pouvoir de réaliser un film authentique et loin de la course à Oscar, où-est-il ?