The Fabelmans

The Fabelmans

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
The Fabelmans
Titre en VO
The Fabelmans
Année (copyright)
2022
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Steven Spielberg, Acteurs, Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Jeannie Berlin, Judd Hirsch, Chloe East, Sam Rechner, Oakes Fegley, David Lynch
Genre(s)
Biographie, Comédie dramatique
Thématiques
Romans d'apprentissage - récits initiatiques, Personnages réalisateurs ou metteurs en scène, Mises en abyme, Adolescents, Communautés juives, Relations entre mères et fils, Relations entre pères et fils, Femmes au foyer, Musique et musiciens, Dépression, Secrets de familles, Catharsis, Écoles - collèges - lycées, Compositeur John Williams, Films de 2022
Pays de production
États-Unis
Durée
2 h 30 min
Résumé
Dans les années 1950, le petit Sammy découvre le cinéma aux côtés de ses parents et commence à jouer avec la caméra familiale. C'est le début d'une passion de filmer qu'il cultive ensuite à l'adolescence, en développant son inventivité et son envie d'en faire un métier. En grandissant, Sammy prend de son père, ingénieur, le goût de la technique. Il prend de sa mère, femme au foyer sensible et fantasque, musicienne, le goût des arts, de l'imagination. C'est via le cinéma qu'il mettra au jour un secret de sa mère et assistera à la désunion de sa famille, tout en poursuivant la voie de ses rêves.
IMDB

Mon avis

Ce récit autobiographique est évidemment le film le plus personnel, le plus intime, de Steven Spielberg. C’est un retour aux sources (de sa vie, de son art) présenté sous la forme d’une chronique familiale douce-amère et d’un roman d’apprentissage qui pose tout un faisceau d’influences permettant de mieux comprendre la sensibilité de l’homme et les caractéristiques de sa filmographie. Un roman d’apprentissage qui débute avec son premier film vu au cinéma (Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille) et va jusqu’à son entrée à Hollywood et l’affirmation de son ambition (ponctuée d’une rencontre avec John Ford, campé à l’écran par… David Lynch – moment savoureux).

La grande qualité du film tient dans l’imbrication subtile des deux dimensions narratives, deux parcours : familial et artistique. Le parcours de famille, les portraits des parents (interprétés par Michelle Williams et Paul Dano, parfaits) sont peints avec tendresse et humour, avec une lucidité délicatement émouvante, contrebalancée par la joie liée aux premières expérimentations de cinéma. Deux parcours avec un point de jonction déterminant : c’est la pratique du cinéma (montage d’images documentaires) qui permet la découverte du secret de la mère du personnage principal. Le drame familial est ainsi intimement lié à une réflexion sur le pouvoir de l’image et cette réflexion est intimement liée à la formation du cinéaste en herbe. L’image s’impose comme dévoilement de la réalité mais aussi comme objet de manipulation potentiel. Et toujours comme véhicule d’émotion. La réflexion sur ce pouvoir de l’image passe de la sphère privée à la sphère publique (les séquences au lycée, la réalisation du film de « relâche ») et s’insère dans une thématique plus large, on pourrait dire une poétique, qui irrigue tout le film : la poétique du regard. Regard d’enfant, d’ado, d’adulte, regard de fils, de parent, regard de réalisateur, regard sur des regards (avec à la clé quelques magnifiques ralentis ou arrêts sur images qui rendent encore plus touchante l’histoire de la mère). Autre moment de réflexion sur l’art et la famille : la rencontre de l’oncle Boris, au cours de laquelle il est question de l’égoïsme de l’artiste, de la passion plus forte que tout, de déchirements à venir…

Tout cela, sur le papier, peut paraître assez « intellectuel », mais cela passe à l’image avec une impression de simplicité et de fluidité, un vrai plaisir de narration. L’aspect métacinéma, tout riche qu’il soit, ne l’emporte jamais sur la fibre émotionnelle. La mélancolie est là, elle imprègne sans mièvrerie les souvenirs revisités, elle transcende le jeu des acteurs principaux. Steven Spielberg (avec Tony Kushner au scénario) a trouvé le juste équilibre entre catharsis personnelle et Mémoires artistiques, et, comme à son habitude, entre cinéma populaire et cinéma d’auteur. Un point d’orgue dans sa carrière.

Musique : John Williams

Frédéric Viaux (film vu le 23/02/2023)

Photo et bande-annonce

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