The Phoenician Scheme
The Phoenician Scheme
Fiche technique
Mon avis
Contrairement à ce que disent certains critiques, Wes Anderson paraît toujours sur la pente déclinante qu’il a commencé à prendre avec The French Dispatch, poursuivant avec Asteroid City, et désormais The Phoenician Scheme, n’offrant plus aux spectateurs qu’une caricature de son cinéma si singulier et si réjouissant auparavant. Bien sûr, en matière esthétique, c’est toujours aussi soigné, minutieux, fétichiste. Bien sûr, il y a toujours un bon sens du décalage et de l’absurde dans le scénario. Mais sur la forme comme sur le fond, l’effet de surprise est bien passé et aucun renouvellement ne semble à l’ordre du jour. Le cinéma de Wes Anderson est devenu un pur exercice de style. Le réalisateur donne l’impression de faire des films pour se faire plaisir, pour satisfaire ses petits délires maniéristes, sans avoir grand-chose à dire, ni grand-chose à faire des spectateurs. L’intrigue de The Phoenician Scheme, sorte de Tintin au pays du capitalisme, à la fois simpliste dans son propos critique et vaguement absconse, part tous les sens et s’avère pénible à force d’être sans consistance et sans intérêt. Les personnages, qui n’ont aucune épaisseur humaine, ressemblent à des marionnettes avec lesquelles l’auteur s’amuse dans un décor arty, qui a tout d’une maison de poupées. C’est assez consternant. Et le casting all stars n’y change rien, apparaissant aussi vain que le projet dans son ensemble.
Photographie : Bruno Delbonnel. Musique : Alexandre Desplat.
Frédéric Viaux (film vu le 28/05/2025)