Voyage au bout de l’enfer

The Deer Hunter

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Voyage au bout de l'enfer
Titre en VO
The Deer Hunter
Année (copyright)
1978
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Michael Cimino, Acteurs, Robert De Niro, Christopher Walken, John Savage, Meryl Streep, John Cazale, George Dzundza, Chuck Aspegren, Pierre Segui, Rutanya Alda, Shirley Stoler
Genre(s)
Drame, Guerre
Thématiques
Amitié (films de copains-copines), Chasse et chasseurs, Bars et cafés, Trios amoureux, Mariages, Guerre du Vietnam, Regards sur le Vietnam, Armée US, Tortures, Jeux d'argent - rien ne va plus, Je reviens de la guerre et c'est pas simple, Amputations et mutilations, Nouvel Hollywood, Compositeur John Williams, Oscar du meilleur film, Aimé par Quentin Tarantino, Films de 1978
Pays de production
États-Unis,  Royaume-Uni
Durée
3 h 05 min
Résumé
Dans une ville industrielle de Pennsylvanie, une poignée d'amis aime travailler, chasser et faire la fête ensemble. L'un d'eux, Steven, se marie quelques jours avant d'aller servir son pays au Vietnam. Deux autres membres de la bande sont mobilisés : Michael et Nick. Tous trois se retrouveront en territoire viet-cong, dans un camp de prisonniers.
IMDB

Mon avis

Le film comprend trois volets : avant, pendant et après la participation de trois Américains à la guerre du Vietnam. La première partie paraît longue, développée autour du quotidien d’amis dans l’Amérique profonde (entre travail, fêtes, parties de chasse, amours naissants) et d’une séquence de mariage orthodoxe dans la communauté des Russes blancs. C’est long mais ça remplit sa fonction : rendre les personnages familiers et préparer le jeu des différences avec la situation d’après-guerre. Michael Cimino excelle, dans la séquence de mariage, à décrire une ambiance de fausse légèreté, à montrer une certaine façon de conjurer la peur, à distiller quelques signes annonciateurs du pire. Ensuite, c’est le choc : l’horreur de la guerre, in medias res, sans transition. Et une tension extrême autour d’une pratique qui allie torture, jeu de hasard, jeu d’argent et déshumanisation. Le troisième volet poussera le drame à un sommet de lyrisme tragique, autour d’une table, dans un tripot.

L’auteur ne porte pas de jugement sur la guerre du Vietnam en soi, mais, en focalisant sur ses conséquences, procède à une condamnation indirecte de la guerre en général. Voyage au bout de l’enfer est un film traumatisant sur les traumatismes de la guerre. Qui terrasse et laisse une amertume infinie. Et jette aussi un trouble dans sa scène finale, avec ce God Bless America entonné malgré tout. D’une contradiction déchirante.

Porté par un casting magnifique (Robert De Niro, Christopher Walken et Meryl Streep en tête), ce deuxième long-métrage de Michael Cimino (après Le Canardeur) a consacré un talent qui se déploiera ensuite dans La Porte du paradis, avec tout autant de qualités sur pellicule mais beaucoup moins de succès.

Oscar 1979 du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur dans un second rôle (Christopher Walken), du meilleur montage et de la meilleure bande sonore. Le thème musical principal est signé John Williams.

Frédéric Viaux (film vu le 19/06/1993, revu le 21/08/2023)

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