While We’re Young
While We're Young
Fiche technique
Mon avis
Après Greenberg (déjà avec Ben Stiller), Noah Baumbach poursuit son observation acérée d’une génération de quadras qui vit en marge des standards sociaux. Après le grand ado célibataire, voici le couple de bobos sans enfant. Dans les deux films, il est question d’âge, de sentiment de décalage avec le temps qui passe, et d’une forme de jeunisme vain. Le réalisateur se moque ici gentiment de l’aspiration à la « branchitude » et à la « coolitude » de son couple de personnages centraux, aimanté par un jeune couple modèle. Il croque le ridicule et la naïveté du premier, tout en pointant l’arrivisme manipulateur et amoral du second. En jouant avec les clichés, il filme un choc générationnel. Où il est question à la fois de liberté, de réussite, d’accomplissement de soi. Du sens de la parentalité. Mais aussi d’art et d’éthique via la dialectique de la vérité et du mensonge dans le documentaire (discipline qui réunit les personnages principaux). C’est très intéressant mais ça fait beaucoup de pistes thématiques développées en même temps. Baumbach embrasse probablement trop large pour tout bien étreindre. Avec à la clé quelques faiblesses en matière d’enchaînement narratif. Un peu de dispersion et de confusion à la fin. Le résultat est un cran en dessous de Greenberg et de Frances Ha, les deux précédents films de l’auteur. Mais la qualité de fond est toujours là : justesse sociologique, dialogues bien sentis, drôlerie légère, sens du détail et bonne direction d’acteurs.
Frédéric Viaux (film vu le 28/07/2015)