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Howards End
Fiche technique
Mon avis
Le meilleur film de James Ivory ? En tout cas l’une des plus belles réalisations du plus britannique des cinéastes états-uniens. Ivory adapte pour la troisième fois un roman de E. M. Forster (après Chambre avec vue et Maurice) et déploie un superbe mélodrame à fort ancrage social. Le scénario est un entrelacs bien agencé de considérations sur les choses de l’amour, les conventions et traditions, les rapports de classes. Outre les riches et les pauvres, ce scénario oppose surtout deux courants dans la bourgeoisie anglaise. L’un, majoritaire, représenté par les Wilcox, à tendance capitaliste, matérialiste, conservatiste, tout en intolérance et arrogance. L’autre, minoritaire, représenté par les Schlegel, ouvert à l’art et à la culture, plus intellectuel et libre-penseur, à tendance philanthropique. L’opposition puis la fusion de ces courants se concrétisent en joutes verbales pleines d’esprit, véhicules subtils d’ironie, d’émotion, de cruauté. Et la qualité du verbe trouve interprètes à sa mesure : le casting, emmené par Emma Thompson, Anthony Hopkins, Helena Bonham Carter et Samuel West, est excellent. La réalisation (élégamment classique), le montage (fluide et enlevé), la photo, les décors et les costumes (raffinés) forment le bel écrin de ce film tout en finesse.
Oscar 1993 de la meilleure actrice (Emma Thompson), du meilleur scénario adapté et des meilleurs décors.
Frédéric Viaux (film vu le 27/04/1996, revu le 29/07/2021)