Brazil
Brazil
Fiche technique
Mon avis
Ex-membre des Monty Python, Terry Gilliam avait déjà tourné deux films en solo, Jabberwocky et Bandits Bandits, avant de réaliser Brazil. Son chef-d’œuvre. C’est une formidable dystopie (coécrite avec le dramaturge Tom Stoppard) à la croisée des univers d’Orwell, de Kafka et des Monty Python. Gilliam avait d’ailleurs pensé intituler son film « 1984 1/2″… Le pauvre héros de cette aventure (interprété par l’excellent Jonathan Pryce) évolue entre rêve et réalité cauchemardesque, dans un monde ultra-surveillé, soumis à une bureaucratie terrible. Un monde croqué avec un humour absurde, surréaliste et noir, très noir au final. Le foisonnement thématique, autour du totalitarisme, des inepties administratives, du machinisme infernal, de la négation de l’humain ou encore des excès de la chirurgie esthétique, s’accompagne d’un hallucinant foisonnement visuel. Décors, réalisation et montage témoignent à la fois d’une inventivité folle et d’une science très précise, très structurée. Et puis il y a ce choix génialement décalé du leitmotiv musical : cette chanson interprétée par Ary Barroso dans les années 1930, Brazil, qui donne finalement son titre au film, et qui accompagne les moments oniriques, seuls échappatoires dans un monde de brutes et de fous. Inoubliable.
À noter le petit rôle de Robert De Niro en ingénieur chauffagiste et terroriste (!).
Frédéric Viaux (film vu le 11/10/1998, revu le 29/04/2020)