Compartiment n° 6
Hytti nro 6
Fiche technique
Mon avis
Ce que l’on retiendra peut-être surtout de ce film assez mince, c’est la reprise dans la BO du tube de Desireless, « Voyage Voyage », et plus globalement l’ambiance vintage « fin des années 1980 – début des années 1990 », avec en accessoires walkman et caméscope, et côté image : gros grains et couleurs d’époque (bien moches). Concernant l’histoire du film, la formule est classique : deux êtres, que tout sépare, vont se rapprocher et se trouver. Une petite originalité ici, non développée : un changement dans l’orientation sexuelle de l’héroïne. Pour arriver au résultat, attendu, le scénario et la mise en scène se déploient avec nuances, notamment pour inverser les postulats de départ : le personnage féminin s’avère moins sympathique qu’il n’y paraît, plutôt égoïste ; le personnage masculin dévoile un cœur tendre et généreux sous des airs de brute. Les deux interprètes, dans un registre de maladresse touchante, sont bons. Il y a ici et là de jolis moments (comme celui où le personnage masculin s’émeut devant son portrait dessiné), d’autres plus atones. L’ensemble se suit assez agréablement, tout en laissant l’impression qu’il manque de la matière pour donner au récit et aux portraits plus d’épaisseur, et pour trouver une certaine profondeur émotionnelle.
Grand Prix au festival de Cannes 2021.
Frédéric Viaux (film vu le 15/11/2021)