First Cow
First Cow
Fiche technique
Mon avis
Western minimaliste autour de quelques trappeurs, d’un notable, d’une vache et de deux amis. Voilà qui suffit à Kelly Reichardt pour évoquer la naissance d’une nation, pour sonder une histoire qui commence à s’écrire, composée de rêve de fortune et d’opportunisme. Une histoire naissante que la réalisatrice observe à la marge, auprès de petites gens, auprès de beautiful losers, dans la vraie vie d’un automne boueux de l’Oregon. Ni héros, ni héroïsme dans ce western. Pas de virilité exacerbée. L’un des personnages principaux cuisine, passe le balai dans une petite cabane, secoue un tapis, tandis que son compère rêve à haute voix, tranquillement, de bon business. Pas d’opposition passionnée. Un humanisme et un intimisme doux se diffusent via une relation d’amitié aussi pure que touchante. C’est simple, c’est lent, c’est beau. D’une empathie évidente. Et d’une poésie naturaliste qui a ses moments de grâce. Il y a bien aussi quelques petits moments soporifiques, mais toujours agréablement soporifiques, bercés que l’on est par une narration qui prend son temps et qui touche au zen. Humble et discrète, la mise en scène de Kelly Reichardt n’en est pas moins d’une remarquable précision. Attentive au détails. Chaque geste et chaque mot ont leur importance. Et parmi les mots prononcés, ceux qui le sont par l’acteur Orion Lee caressent l’oreille comme rarement. Une voix calme, chaleureuse, bienveillante. Un bonheur.
Frédéric Viaux (film vu le 22/10/2021)