J. Edgar

J. Edgar

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
J. Edgar
Titre en VO
J. Edgar
Année (copyright)
2011
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Clint Eastwood, Acteurs, Leonardo DiCaprio, Armie Hammer, Naomi Watts, Judi Dench, Josh Lucas, Josh Hamilton, Geoff Pierson, Damon Herriman, Jessica Hecht, Jeffrey Donovan
Genre(s)
Biographie, Histoire, Amour
Thématiques
FBI, Arrivistes, Manipulations, Pouvoir politique, Présidents des États-Unis, Obsessions, Corruptions, Amours gays, Relations entre mères et fils, Films de 2011
Pays de production
États-Unis
Durée
2 h 15 min
Résumé
Vie publique et vie privée de J. Edgar Hoover, patron du FBI entre 1924 et 1972, sous les mandats de huit présidents des États-Unis. Sa lutte acharnée contre les anarchistes, les communistes et les gangsters. Son amour caché pour son bras droit, Clyde Tolson.
IMDB

Mon avis

Il faut un peu de temps pour se mettre dans le film, d’abord parce que le récit est très ancré dans l’histoire états-unienne, donc truffé de références qui peuvent échapper au spectateur non américain, ensuite parce que le montage mêle d’emblée différentes histoires et temporalités. Mais passé le temps d’adaptation, on apprécie l’habileté du scénario (signé Dustin Lance Black, scénariste oscarisé pour Harvey Milk), qui propose le portrait nuancé d’un homme complexe, aux multiples facettes. Certains diront qu’il est incomplet, omettant notamment de préciser les liens entre Hoover et la mafia. Mais globalement, le film est assez riche pour évoquer le caractère ambitieux, manipulateur, autoritaire et radical de l’homme, son obsession de la sécurité et de la « moralité » de son pays, ses petits ou grands arrangements avec la légalité et la vérité, ses partis pris critiquables, son désir immense de reconnaissance… Mais aussi, derrière la carapace sociale, les failles d’un homme confronté à une mère castratrice et à des désirs homosexuels refoulés. C’est le traitement de ce versant intime qui est le plus étonnant dans le film, de la part d’un cinéaste que l’on dit volontiers réac. Eastwood aborde l’histoire d’amour entre Hoover et Tolson avec la sensibilité et la délicatesse qui irriguaient Sur la route de Madison.

Au final, ce film apparaît réussi, évitant les pièges de l’hagiographie comme du portrait à charge, avec un je ne sais quoi de subtil et de malin dans la façon de jongler entre passé et présent, de faire se répondre des scènes en écho, pour mieux opposer discours officiel et vérité historique. Ce juste dosage, on le retrouve aussi dans le mariage des genres, biopic, chronique historique, mélodrame, sous un dénominateur commun : le secret. Hoover fut l’homme des dossiers secrets et des amours secrètes. C’est en explorant les secrets intimes, en mettant l’accent sur « J. Edgar » plus que sur « Hoover » (le choix du titre est important), que le cinéaste parvient a rendre plaisant voire touchant le portrait d’un homme à maints égards détestable. Il y parvient aussi grâce à Leonardo DiCaprio, très convaincant.

Pour le reste, on notera quelques longueurs, des maquillages pas toujours heureux pour figurer la vieillesse des personnages et une réalisation académique (aux images sombres), mais très maîtrisée. Quant au montage, il paraît plus rapide qu’à l’accoutumée dans les films d’Eastwood, probablement pour suivre le rythme de celui qu’on surnommait « Speed » dans sa jeunesse.

Frédéric Viaux (film vu le 14/01/2012)

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