La isla mínima
La isla mínima
Fiche technique
Mon avis
Quatre bonnes raisons de voir ce polar espagnol. Son cadre géographique, insolite et superbe : petit coin d’Andalousie végétal et aquatique, tout en canaux marécageux où se cachent bien des secrets (les génériques du film présentent ce paysage, vu du ciel, comme un extraordinaire et mystérieux cortex cérébral). Son cadre sociopolitique : période post-franquiste, période de transition démocratique, où les idéaux progressistes se heurtent aux habitudes du passé, assises sur un fond de corruption et de violence (les personnages centraux – les deux flics – incarnent cette opposition et cette cohabitation ambiguë). Sa mise en scène, très maîtrisée. Et sa photo, magnifique. Trois bémols cependant. La trame policière, autour de meurtres en série : pas très originale, au carrefour d’influences contemporaines facilement identifiables. Une résolution au petit goût d’inachèvement, avec plusieurs questions qui restent en suspens. Et quelques seconds rôles qui surjouent (les parents des disparues, l’homme au fusil…), là où les acteurs principaux tiennent les rênes avec sobriété. Au final : solde plutôt positif, donc, pour ce film multirécompensé.
Festival de Saint-Sébastien 2014 : Prix du meilleur acteur (Javier Gutiérrez) et Prix de la meilleure photographie (Alex Catalán). Goya 2015 : 10 prix dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario original. Festival du film policier de Beaune 2015 : Prix de la critique.
Frédéric Viaux (film vu le 21/07/2015)