Le Journal d’une fille perdue

Tagebuch einer Verlorenen

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Le Journal d'une fille perdue
Titre en VO
Tagebuch einer Verlorenen
Année (copyright)
1929
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Georg Wilhelm Pabst, Acteurs, Louise Brooks, Josef Rovenský, Fritz Rasp, André Roanne, Vera Pawlowa, Franziska Kinz, Arnold Korff, Andrews Engelmann, Valeska Gert, Edith Meinhard, Sybille Schmitz
Genre(s)
Drame
Thématiques
Journaux intimes, Grossesses ou accouchements compliqués, Pulsions suicidaires, Pharmaciens, Critiques de la bourgeoisie, Corruptions, Maisons closes, Prostitué(e)s et prostitution, Films censurés, Films de 1929
Pays de production
Allemagne
Durée
1 h 50 min
Résumé
Après avoir été mise enceinte par le maître du logis, la gouvernante de Tymiane fait ses valises, disparaît et se suicide. Ce jour funeste coïncide avec la communion de Tymiane. Un jour au cours duquel la jeune fille, troublée, se laisse séduire par l'employé de son père dans la pharmacie familiale. Neuf mois plus tard, elle accouche d'un enfant qui lui est retiré. Tymiane est alors envoyée dans une maison de redressement, d'où elle s'évadera pour se réfugier... dans un bordel.
IMDB

Mon avis

Quelle histoire… Pabst n’y va pas de main morte en matière de mélo. Mais son film s’avère captivant et assez fascinant, à plus d’un titre. Sur le plan narratif, un sens subtil de l’ellipse donne un impact fort aux nombreux rebondissements et confère un haut pouvoir suggestif au film. Pouvoir suggestif audacieusement mis au service d’un scénario subversif, qui apparaît comme une féroce critique sociale, celle d’une bourgeoisie corrompue et immorale, qui se vautre allègrement dans la luxure, brille par sa cupidité et se révèle prête à toutes les hypocrisies pour conserver sa bonne conscience. Cynique et provocateur, le réalisateur présente, en contrepoint de la maison familiale et du milieu bourgeois, une maison close, tel un refuge, un lieu d’amour et de générosité…

Voilà un message qui n’est pas bien passé dans la société allemande de la fin des années 1920. La censure a frappé, imposant à Pabst un dénouement autre que celui qu’il avait imaginé. Mais le film fit tout de même scandale et fut un échec en salles. Le public n’a pas été sensible à cette charge corrosive aux effets de miroir, à cette façon qu’a le réalisateur de tricoter son mélodrame social avec les aiguilles de la sexualité et quelques motifs psychanalytiques. Dommage… Dommage aussi pour Louise Brooks qui, un an après le tournage de Loulou, donnait ici une nouvelle expression de son charme rebelle et de son magnétisme naturel.

Frédéric Viaux (film vu le 08/07/2006)

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