Le Kid / Le Gosse

The Kid

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Le Kid / Le Gosse
Titre en VO
The Kid
Année (copyright)
1921
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Charles Chaplin, Acteurs, Charles Chaplin, Jackie Coogan, Edna Purviance, Tom Wilson, Charles Reisner, Carl Miller, Henry Bergman, Lita Grey
Genre(s)
Comédie dramatique
Thématiques
Enfants abandonnés, Voleurs - braqueurs, Relations entre pères et fils, Pulsions suicidaires, Slapstick et hommages, Films de 1921
Pays de production
États-Unis
Durée
0 h 50 min
Résumé
Une femme désespérée abandonne son enfant dans une belle automobile, pensant manifestement que des gens fortunés s'occuperont de lui. Mais la voiture est volée et l'enfant déposé par les voleurs près d'une poubelle, dans un quartier pauvre... Charlot passe par là, découvre le bébé, tente en vain de le confier à une mère et finit par l'adopter. Cinq ans plus tard, Charlot s'occupe toujours de son bambin qui l'aide, à sa façon, à faire tourner son business de vitrier.
IMDB

Mon avis

D’abord appelé en VF “Le Gosse”, puis “Le Kid”, The Kid est souvent considéré comme le premier long-métrage de Chaplin. Si l’on veut pinailler, on dira que, selon les classifications actuelles, il s’agit d’un moyen-métrage (50 minutes), et que le premier vrai long-métrage du cinéaste est L’Opinion publique (1923). Mais passons. The Kid concrétise une tendance apparue dans le cinéma de Chaplin depuis The Immigrant, qui associe la comédie au mélodrame (“Un rire et une larme”, comme il est écrit en préambule). Concernant ce dernier registre, le réalisateur y va franchement. Certains critiques lui ont d’ailleurs reproché de verser dans le sentimentalisme (mais pas le public qui a plébiscité le film en salles). C’est vrai que The Kid n’est pas exempt de lourdeurs symboliques (notamment l’incroyable image du Christ insérée dans les premières minutes du récit), pas exempt non plus de facilités lacrymales (le célèbre plan sur le gosse en pleurs, les bras tendus vers son père adoptif…). Mais sur l’ensemble du film, il est quand même difficile de ne pas être attendri par le tandem père/fils formé par Charlie Chaplin et Jackie Coogan. C’est dans les scènes du quotidien que l’émotion et la complicité sont les plus belles. À la maison : le lever du lit, la préparation des repas… Et au boulot : l’enfant casse des vitres en jetant des pierres ; Charlot intervient aussitôt pour proposer ses services. La science comique, toujours aussi précise et réjouissante, s’inscrit dans un cadre de misère sociale qui n’est pas “pur décor” mais bénéficie d’une attention touchante via mille et un détails (les services de l’orphelinat, le dortoir pour adultes…). À ces accents de réalisme social répond une formidable scène onirique dont les voltiges ajoutent, par contraste, à la richesse stylistique de film. Tout le talent de Chaplin est donc de savoir jongler entre des styles et des registres dramatiques opposés, lui le parfait homme-orchestre de ce film (et de tous ses films), puisqu’il assume les rôles de producteur, de scénariste, de réalisateur, d’acteur, de monteur et de compositeur de la BO.

Un dernier mot sur Jackie Coogan, le Kid du film. Il a poursuivi une carrière d’enfant-star au cinéma, organisée par ses parents qu’il attaquera plus tard en justice. La suite, ce sont des seconds rôles dans des films mineurs, avant de migrer vers les séries TV à partir des années 1950. Il est mort en 1984.

Frédéric Viaux (film vu le 28/12/1997, revu le 30/12/2013)

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