Le Père Noël est une ordure !
Le Père Noël est une ordure !
Fiche technique
Mon avis
Cette grosse comédie française à succès, multidiffusée à la télévision, n’avait bizarrement pas drainé les foules dans les salles de cinéma au moment de sa sortie, en 1982 : 1,6 million d’entrées, c’est bien, mais on aurait facilement imaginé plus. Le succès s’est propagé via le petit écran, alors que tout était né sur les planches du café-théâtre parisien. La troupe du Splendid (déjà connue au cinéma pour Les Bronzés) s’est chargée elle-même d’adapter la pièce du Père Noël en scénario, confié ensuite au metteur en scène Jean-Marie Poiré qui avait déjà réalisé pour elle Les Hommes préfèrent les grosses et réalisera par la suite Papy fait de la résistance.
Alors, tout a déjà été dit et écrit sur cette ordure de père Noël incarnée par un Gérard Jugnot plus trash que jamais, à mille lieues des gentils rôles qu’il endosse aujourd’hui. Trash est d’ailleurs la comédie dans son ensemble, où le suicide d’un pauvre gars dans une cabine téléphonique se transforme en gag irrésistible, où les allusions sexuelles plus ou moins fines font mouche à chaque fois, où l’on découvre des gants pour lépreux à la forme très particulière, des pâtisseries (roulées sous les aisselles) venues d’ailleurs et qui auraient dû y rester, des paquets-cadeaux diversement appréciés par les animaux du zoo de Vincennes… L’inspiration est détonante et foisonnante, multipliant les scènes comiques sur un rythme fou et enchaînant les répliques hilarantes avec une verve insolente, sans tabou. Ce film doit détenir le record du cinéma français en matière de répliques culte passées dans le langage courant.
Pas toujours du meilleur goût mais parfaitement réjouissant, ce récit d’un réveillon de Noël catastrophique, qui, au passage, pointe les limites de la charité et de la compassion, demeure avec le temps un très bon divertissement, un pur défouloir, dont on ne se lasse guère. On reprendra encore volontiers quelques dubitchus et une part de klug.
Musique : Vladimir Cosma. Voix au téléphone : Michel Blanc. Affiche : Reiser (alors dessinateur à Charlie Hebdo).
Frédéric Viaux (film vu le 20/09/1994, revu le 04/01/2015)