Le Procès Goldman
Le Procès Goldman
Fiche technique
Mon avis
Un pur film de procès, sec, raide et prenant, qui refuse tout artifice dramatique et stylistique pour aller aux faits et à l’essentiel. Voilà qui nourrit le portrait d’un homme, Pierre Goldman, personnalité complexe de la gauche insoumise et révolutionnaire : impulsif et contradictoire, flambeur et suicidaire, tourmenté par son passé familial, écartelé entre de grands idéaux et des actions piteuses, entre le crime et le châtiment. Portrait dostoïevskien, très intéressant. Très intéressante aussi est la façon dont le scénario explore quelques arcanes judiciaires et policières pour faire émerger des questions sur le rapport entre la vérité et les points de vue, sur la présomption de culpabilité, sur les discriminations – implicites et explicites – qui irriguent les institutions comme la société des années 1970, et qui ne sont pas sans échos contemporains. Cette intelligence du film, combinée à la qualité de son verbe en général et à la mise en valeur de l’art dialectique en particulier, lui donne son sel. Le reste est affaire d’intensité classique, bien servie par les acteurs et par la réalisation qui, à défaut d’être inventive, s’avère efficace.
César 2024 du meilleur acteur pour Arieh Worthalter.
Frédéric Viaux (film vu le 07/10/2023)