Les Passagers de la nuit
Les Passagers de la nuit
Fiche technique
Mon avis
Une émouvante chronique familiale avec, en toile de fond, le Paris des années 1980, « ressuscité » grâce à des archives audiovisuelles, une image gros grains, des couleurs vintage, des ambiances joliment travaillées, nocturnes ou diurnes, mélancoliques ou chaleureuses. Sans oublier la BO, bien sentie. Le réalisateur Mikhaël Hers sonde une période de changement à deux niveaux : extérieur (sur le plan politique et social) et intérieur (sur le terrain intime d’une famille). Il brosse essentiellement trois beaux portraits : celui d’une femme et mère, fragile et « lionne » à la fois, protégeant et accompagnant ceux qu’elle aime – un être en reconstruction, en réinvention (Charlotte Gainsbourg, parfaite) ; celui d’un ado un peu flottant, en plein éveil sensuel et amoureux ; celui d’une jeune femme à la rue, qui se perd dans des paradis artificiels. On s’attache très vite à ces personnages, présentés et interprétés avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. La narration la joue simple et nature, sans recherche superflue d’originalité. On se love très agréablement dans cette histoire, dans ces histoires, qui résonnent de manière familière. De ce romanesque du quotidien, nourri de petits riens, sourd une humanité douce, tendre et bienveillante, qui touche à une certaine pureté, et qui fait vraiment du bien.
Ce film possède le même titre en VF qu’un classique de Delmer Daves avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall (Dark Passage en VO, 1947).
Frédéric Viaux (film vu le 05/05/2022)