Lincoln

Lincoln

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Lincoln
Titre en VO
Lincoln
Année (copyright)
2012
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Steven Spielberg, Acteurs, Daniel Day-Lewis, Sally Field, David Strathairn, Tommy Lee Jones, Hal Holbrook, Joseph Gordon-Levitt, James Spader, John Hawkes, Jackie Earle Haley, Michael Stuhlbarg, Peter McRobbie, Lee Pace
Genre(s)
Histoire, Biographie
Thématiques
Présidents des États-Unis, Pouvoir politique, Manipulations, Politique US, Esclaves et esclavagistes, Guerre de Sécession, Guerres civiles, Compositeur John Williams, Films de 2012
Pays de production
États-Unis
Durée
2 h 30 min
Résumé
1864-1865. Lincoln est président des États-Unis, un pays divisé. D'un côté, le Sud partisan et défenseur de l'esclavage. De l'autre, le Nord qui prône son abolition. La guerre de Sécession fait rage, mais les forces sudistes montrent des signes de faiblesse. C'est le moment que choisit Lincoln pour tenter de faire voter un treizième amendement à la Constitution, mettant fin à l'esclavage. Pour cela, il lui faut obtenir les deux tiers des voix à la Chambre des représentants...
IMDB

Mon avis

Typique film à Oscar, qui laisse une impression mitigée. Au rayon des qualités, on peut d’abord apprécier l’angle singulier du scénario (adapté en partie d’un livre de Doris Kearns Goodwin, Abraham Lincoln – L’homme qui rêva l’Amérique) : un focus sur les derniers mois du mandat et de la vie du Président, qui concentrent tout son idéalisme humaniste et toute sa science politique. Ce focus permet d’éviter le biopic classique pour mieux cerner la dimension historico-politique du début de l’année 1865. On découvre ainsi l’appareil législatif et les arcanes du pouvoir de l’époque. C’est globalement intéressant. On apprend des choses. On s’amuse des manœuvres et autres manipulations entre les Républicains abolitionnistes et les Démocrates majoritairement esclavagistes. Il faut aussi reconnaître le savoir-faire de Spielberg en matière de mise en scène. L’esthétique du film, aux aspects picturaux, est très soignée. Enfin, il y a évidemment la performance « monstrueuse » de Daniel Day-Lewis, qui touche au mimétisme pur avec son illustre modèle.
Malheureusement, le film a les défauts de ses qualités. Le fait de s’ancrer profondément dans l’histoire et la politique US, avec un grand souci didactique, par le biais d’une forte densité en dialogues et sur une belle longueur (2 h 30), donne un résultat parfois technique, complexe, voire fastidieux. On note également un petit côté ‘best of » avec les meilleurs aphorismes et histoires drôles du Président. En matière de style, sans se fourvoyer complètement dans le lyrisme facile, Spielberg appuie quand même ça et là, quand ça fait du bien à l’idéalisme américain, soit par l’image soit par la musique (les quelques notes de piano ou de violon composées par John Williams, mille fois entendues). En quelques plans, au demeurant très beaux, le réalisateur n’est pas loin de l’hagiographie christique (la scène mortuaire). Quant à la prestation si parfaite de Daniel Day-Lewis, on en vient à se demander si elle n’est pas contre-productive, en ce sens où l’on finit par ne voir qu’elle, par focaliser sur le moindre mouvement de sourcil de l’acteur, en mesurant les efforts fournis pour parvenir à cette perfection. Un peu plus de distance avec le personnage n’aurait pas forcément nui à sa crédibilité (la prestation de Michel Bouquet incarnant François Mitterrand dans Le Promeneur du Champ-de-Mars est, à ce titre, un exemple). C’est un peu triste à dire, mais Daniel Day-Lewis, en grand acteur perfectionniste qu’il est, éclipse voir écrase le film…
Oscar 2013 : meilleur acteur et meilleurs décors.

Frédéric Viaux (film vu le 09/02/2013)

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