Los delincuentes
Los delincuentes
Fiche technique
Mon avis
L’aliénation sociale par le travail, la routine du quotidien, l’uniformité des individus… L’amour, l’eau fraîche, un projet de film contemplatif, un feu de bois sur une colline, une errance à cheval… Ce sont autant de thèmes, de scènes et d’éléments narratifs qui nourrissent ce récit vagabond, d’une douce étrangeté, d’un réalisme légèrement surréaliste. On apprécie l’inventivité de l’écriture et de la réalisation : un petit jeu onomastique (les prénoms des protagonistes), une gestion parfois originale de la chronologie (flash-back) et de la composition de l’écran (split-screen), un art nonchalant de la digression, des choix symboliques (faire interpréter par le même acteur les personnages du directeur de banque et du caïd de prison), un comique de répétition (le gamin qui demande trois fois un verre d’eau, à deux reprises) et une façon littéralement poétique d’évoquer le passage du temps. En suivant les itinéraires parallèles de deux hommes qui donnent un nouveau sens à leur vie, le réalisateur signe une ode à la liberté, gentiment anarcho-hédoniste, où l’argent qui doit rendre libre importe finalement moins que le mouvement de libération. Une ode qui ne manque ni de charme, ni de drôlerie. Juste de concision. Car la narration, sur plus de trois heures, prend vraiment son temps…
Frédéric Viaux (film vu le 31/03/2024)