Mad Max – Fury Road
Mad Max: Fury Road
Fiche technique
Mon avis
Trente ans après le troisième Mad Max, George Miller, toujours aux commandes, rafraîchit la série avec ce reboot un tantinet onéreux, qui porte bien son nom. Mad Max – Fury Road est un road-movie furieux, moteur ronflant, métal hurlant – pur film d’action spectaculaire, conduit pied au plancher du début à la fin. Dans un beau décor de désert post-apocalyptique, le réalisateur joue avec ses monstres d’acier roulants en déployant une énergie de gamin survolté et multiplie les morceaux de bravoure en termes de mise en scène, de cascade, de pyrotechnie. Le résultat est d’une virtuosité bourrine incontestable ; ça dépote sévère, ça coupe le souffle parfois. Mais sur deux heures, à ce rythme fou rarement interrompu, c’est franchement fatiguant. S’il y avait eu quelques variations de rythme et surtout un scénario et des dialogues qui tiennent un minimum la route, on se serait laissé embarquer, tout du long, avec plaisir. Le scénario est hélas, comme souvent dans ces grosses machineries, le parent pauvre du projet. Le début est trop rapide et confus ; la suite se limite à une course-poursuite sous adrénaline dans la tonalité de la série, western-SF rétro-futuriste, avec un poil de mythologie (l’élu, la terre promise…), quelques préoccupations environnementales à la mode et une touche de rédemption ridiculement plaquée, sans être développée. La structure en aller-retour, pas sans faille logique, est par ailleurs redondante ; elle ajoute à la lassitude et frustre nos derniers espoirs dramatiques… Enfin, le casting très glamour donne au scénario le vernis clinquant d’une équipée sauvage pour top models. Reste donc un film pop-corn, condensé de sensations fortes aussi vite reçues qu’oubliées.
Grand Prix Fipresci 2015. Oscar 2016 des meilleurs décors, des meilleurs costumes, des meilleurs maquillages, du meilleur montage, du meilleur son et du meilleur montage sonore.
Frédéric Viaux (film vu le 23/05/2015)