Mon curé chez les nudistes
Mon curé chez les nudistes
Fiche technique
Mon avis
On approche joyeusement du degré zéro de la comédie, en concurrence avec les films de Max Pécas. En prince du nanar à la française, Paul Préboist brille de mille feux. Il faut le voir imiter le lion, le caméléon, le poisson et la mouche (deux fois dans le film !), coiffer une perruque blonde ou enfiler une salopette rose. Et surtout, il faut l’entendre déclamer son texte comme on lirait une liste de commissions. Seul le spectacle de sa nudité nous est épargné. Pourtant, le nudisme est bien le sujet principal du film. Des seins et des culs nus, on en voit défiler une légion. Les seins de Katia Tchenko sont d’ailleurs loin d’être laids… On se délecte également de la subtilité de certains jeux de mots, du style « culte des seins / culte des saints ». Même raffinement pour les gags, qui sont d’une remarquable constance dans la bêtise. Côté personnages, on soulignera la présence d’un Noir surnommé « Banania » et d’un coiffeur très « folle ». Sans oublier l’évêque joué par Georges Descrières (Arsène Lupin), magnifique de grandiloquence et de ridicule. Il réussit à caser dans ses dialogues deux répliques cultes sous forme de clins d’œil discrets : « Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ? » et « Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? ». Les admirateurs des films de Marcel Carné (Drôle de drame, Hôtel du Nord) apprécieront…
Robert Thomas, le réalisateur, a commis un an plus tard Mon curé chez les Thaïlandaises. Plus surprenant, il est aussi l’auteur de la pièce Huit Femmes, adaptée au cinéma par François Ozon.
Frédéric Viaux (film vu le 12/07/2009)