Pleasure
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Fiche technique
Mon avis
Audacieux et bien senti. Très documenté. Tourné dans des lieux et avec des personnalités de l’industrie pornographique US, univers professionnel dans lequel se sont immergées la réalisatrice ainsi que l’actrice principale (dont c’est le premier rôle à l’écran – sacré baptême du feu). Le résultat est d’un réalisme cash, sans complaisance, sans surdramatisation. Avec un objectif clair : dresser le portrait d’une jeune femme d’aujourd’hui, saisir une expérience parmi d’autres dans ce monde particulier, donner à voir ses coulisses. Sans jugement mais en laissant juge. Il faut d’abord dire que le film ne montre que le versant le plus « présentable » du porno, légalement clean et pro, où toutes les parties sont consentantes. On n’est pas chez les bisounours – l’expression de la liberté des femmes y est toute relative, face aux pressions de toutes sortes – mais on n’est pas sur le versant le plus glauque ou le plus abject. Tout reste affaire de choix pour le personnage central. Pas de victimisation. Et c’est peut-être ce qui rend son histoire aussi pathétique. On touche là du doigt un rêve bien réel de célébrité, qui fait fi de l’intégrité physique comme de l’intégrité morale. Une forme d’arrivisme qui va de pair avec un avilissement volontaire. Où il est question de pouvoir, à grands coups de vulgarité et de violence assumées, à grands coups de réseaux sociaux. Tout cela capté stylistiquement dans un pur jus indé, dans une certaine trivialité du quotidien. L’expérience de cinéma est inconfortable mais toujours intéressante dans son approche, honnête et nuancée, et toujours bien tenue sur une ligne de crête où il n’était pas facile de trouver un équilibre.
Frédéric Viaux (film vu le 22/10/2021)