Règlement de comptes

The Big Heat

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Règlement de comptes
Titre en VO
The Big Heat
Année (copyright)
1953
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Fritz Lang, Acteurs, Glenn Ford, Gloria Grahame, Jocelyn Brando, Alexander Scourby, Lee Marvin, Jeanette Nolan, Peter Whitney, Willis Bouchey, Adam Williams, Howard Wendell
Genre(s)
Film noir, Policier / Crime
Thématiques
Pulsions suicidaires, De l'importance épistolaire, Gangsters, Corruptions, Manipulations, Vengeances, Veufs et veuves, Films de 1953
Pays de production
États-Unis
Durée
1 h 30 min
Résumé
Tom Duncan, haut fonctionnaire de police, se suicide en laissant une lettre que sa veuve s'empresse de garder pour elle. Chargé de l'enquête, Dave Bannion ne se pose guère de question jusqu'au moment où il rencontre la maîtresse de Duncan, dont le sort ultérieur va l'inciter à investiguer et à se frotter à l'homme le plus influent de la ville, Mike Lagana. Le supérieur de Bannion lui demande alors de stopper son enquête...
IMDB

Mon avis

Un classique du film noir : drame compact, sans fioriture, d’une grande efficacité narrative, d’une violence sèche, parfois saisissante. Les dialogues sont très bons ; les répliques claquent. Côté interprétation, Glenn Ford est impeccable ; Gloria Grahame fait le grand écart entre légèreté espiègle et sentiment tragique ; Lee Marvin livre une de ses premières compositions marquantes dans un rôle de brute. Et Jocelyn Brando nous rappelle que Marlon avait une sœur actrice.
Le scénario s’inspire quant à lui d’une série d’articles sur le gangstérisme et la corruption, signés William P. MacGivern et publiés dans le Saturday Evening Post. On y retrouve quelques thèmes de prédilection de Fritz Lang : le désir de puissance, les manipulations secrètes, la vengeance… Et plus largement : une illustration de son pessimisme, de son amertume face à une corruption qui sévit à tous les niveaux de la société. « Les systèmes inventés par l’homme sont complètement faux, injustes et dérisoires », écrivait-il par ailleurs. Y compris, dans ce film, les systèmes qui doivent garantir la loi et la justice… Règlement de comptes oppose un univers corrompu à un flic incorruptible, mais dépasse heureusement ce manichéisme pour sonder quelque chose de plus profond, de plus pessimiste encore, qui a trait à l’individu et non plus seulement au collectif. « Lang s’attache à montrer le moment où, cédant à ses impulsions, l’incorruptible devient violent et laisse la vengeance prendre le pas sur l’application stricte de la loi », note François Guérif dans son livre Le Film noir américain. « Cet instant qui nous échappe. Voilà mon obsession, disait Lang. Pour chacun d’entre nous, cet instant existe, instant de faiblesse pendant lequel il peut fauter. C’est une loi inévitable de la vie… Il est si facile à la faveur de l’un de ces instants de devenir un criminel. Je suis convaincu que si vous faites le premier pas, les abysses s’ouvrent et le deuxième pas devient inéluctable. »

Frédéric Viaux (film vu le 23/02/2001, revu le 31/03/2020)

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