Swallow

Swallow

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Swallow
Titre en VO
Swallow
Année (copyright)
2019
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Carlo Mirabella-Davis, Acteurs, Haley Bennett, Austin Stowell, Elizabeth Marvel, David Rasche, Denis O'Hare, Laith Nakli, Zabryna Guevara, Luna Lauren Velez, Babak Tafti
Genre(s)
Drame
Thématiques
Femmes au foyer, Grossesses ou accouchements compliqués, Obsessions, Sauvagerie des honnêtes gens, Vide existentiel, Couples en crise, Critiques de l'american way of life, Critiques de la bourgeoisie, Dépression, Films de 2019
Pays de production
États-Unis,  France
Durée
1 h 35 min
Résumé
Hunter a un mari et une belle-famille richissimes, une maison très classe, une jolie garde-robe… Un bonheur insoutenable pour cette jeune femme au foyer, qui expérimente les contours de sa liberté en choisissant la couleur des rideaux et en aménageant les parterres de fleurs. Cantonnée à un rôle d'aimable potiche et de mère devant assurer la glorieuse descendance de son époux, Hunter ne vit pas très bien sa grossesse. Elle commence à ingérer des objets...
IMDB

Mon avis

Étrange et surprenant. Il y a beaucoup d’audace et de maîtrise dans ce premier long-métrage. Carlo Mirabella-Davis, réalisateur et scénariste, s’aventure dans des zones complexes de la psyché, rarement exposées ainsi au cinéma. En focalisant sur un trouble obsessionnel compulsif, le Pica, caractérisé par l’ingestion d’objets, il donne à voir une histoire très « inconfortable », mais très intéressante et très forte. Une matière riche qui ouvre le champ à de nombreuses réflexions, d’abord psychologiques et psychanalytiques, sur la dépression, le vide existentiel (que l’héroïne comble à sa façon), la culpabilisation et la compensation, les notions de liberté et de contrôle. Et ensuite, sociologiques, autour d’un certain modèle social qui perdure de génération en génération : modèle bourgeois patriarcal, pour ne pas dire machiste, moule standardisé et déshumanisé ; une classe sociale présentée comme une machine à broyer ceux qui n’en deviennent pas des rouages bien huilés. Avec en prime une illustration de la fameuse « sauvagerie des honnêtes gens », pour reprendre une expression du film Le Septième Juré, de Georges Lautner. Carlo Mirabella-Davis développe ces thématiques avec une ironie cruelle, pas exempte de traits appuyés voire caricaturaux (dans les portraits du mari et des beaux-parents) mais décapante. Côté style, c’est du beau travail, entre épure aseptisée, ambiance rétro-pop triste, et une tendance très « incarnée », qui n’a pas peur de sonder les chairs, les textures, en gros plans. Côté interprétation, c’est une révélation. Haley Bennett, dans un rôle éprouvant de femme chosifiée et humiliée, est sidérante. Elle donne à l’histoire de son personnage, histoire douloureuse et magnifique d’une libération, une vibration et une lumière uniques.

Frédéric Viaux (film vu le 24/01/2020)

Photo et bande-annonce

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