The Innocents
De uskyldige
Fiche technique
Mon avis
Le film emprunte son titre (The Innocents) et l’un de ses thèmes (l’enfance maléfique) au chef-d’œuvre de Jack Clayton, avec Deborah Kerr, Michael Redgrave (1961). Il fait également penser au roman La Nuit des enfants rois, de Bernard Lenteric, pour ce qui est des pouvoirs surnaturels des enfants (télékinésie, télépathie…) et des violences qu’ils génèrent. Un bon contexte référentiel pour ce récit qui débute comme une chronique réaliste, se déploie dans un registre fantastique, avant de basculer dans l’épouvante. La première moitié du film, consacrée à la présentation des personnages principaux et à la découverte de leurs pouvoirs, est un peu longuette et répétitive, mais elle jette un trouble sur des jeux d’enfants où se mêlent cruauté et empathie, loin de toute considération morale. La seconde moitié est plus tendue, effrayante et impressionnante, même si plus classique dans son opposition du bien et du mal. Le réalisateur Eskil Vogt (plus connu jusque-là comme scénariste des films de Joachim Trier) ménage un crescendo efficace dans l’expression des rapports de force. L’ensemble n’est peut-être qu’un exercice de style, gratuit dans le fond, mais il témoigne d’une maîtrise – habilement minimaliste – qui culmine dans la séquence finale autour du lac, dont la mise en scène comporte quelques éléments assez géniaux.
Prix de la critique et Prix du public au festival du film fantastique de Gérardmer 2022.
Frédéric Viaux (film vu le 13/02/2022)