Un homme de trop
Un homme de trop
Fiche technique
Mon avis
C’est le deuxième long-métrage réalisé par Costa-Gavras après Compartiment tueurs (1965). Autant le premier avait connu un franc succès, autant celui-ci a fait un bide au moment de sa sortie. Le réalisateur avait pourtant, à nouveau, réuni un sacré casting et le scénario s’appuyait sur un roman de Jean-Pierre Chabrol, doté d’une matière dramatique intéressante, à défaut d’un joli titre. En découvrant le film plusieurs décennies après sa création, on se dit que l’ensemble est honnête, efficace, porté par une énergie tendue côté interprétation et côté mise en scène, avec l’écueil d’un bouillonnement un peu trop permanent, de quelques scènes et quelques notes musicales un peu trop appuyées. Mais le principal bémol réside probablement dans le traitement scénaristique de la présence de l’intrus parmi les prisonniers libérés (Michel Piccoli, parfait d’ambiguïté), du trouble et du cas de conscience que cette présence génère. Le traitement se dilue au fil de nombreuses scènes d’action, sans trouver l’épaisseur et le retentissement attendus. En tout cas, ce qui paraissait être le sujet central ne l’est pas vraiment. La trame narrative demeure toutefois captivante, avec un final spectaculaire, tragique et d’une certaine étrangeté, au sommet d’un pont surplombant un gouffre.
Frédéric Viaux (film vu le 12/08/2022)