Astrakan
Astrakan
Fiche technique
Mon avis
L’astrakan désigne la fourrure d’un agneau noir, nouveau-né ou mort-né. Le réalisateur David Depesseville marche dans les pas de Maurice Pialat pour brosser le portrait d’un petit mouton noir et donner sa version d’une enfance nue, chaotique. Sans être d’une grande originalité, les intentions sont bonnes ; des idées de scénario intéressantes fleurissent ici et là ; l’image « gros grains » (pellicule, 16 mm) convient bien à la trame narrative. Et l’ensemble se tient correctement, malgré quelques maladresses de mise en scène (la scène de collision avec la voiture…) ou d’interprétation (Mirko Giannini dans le rôle principal). Deux « positionnements » du film posent cependant question et laissent un peu perplexes. Le premier concerne le registre stylistique : la sobriété, le réalisme social voire le naturalisme de la quasi-totalité du film contrastent avec dix dernières minutes oniriques, lyriques, dont la symbolique et la musique sont appuyées. Le second concerne le brouillage temporel dans la datation de l’histoire : une dominante « années 1970-80 » avec quelques détails contemporains (les euros, le smartphone…). On sent de grandes envies de cinéma derrière ce premier long-métrage. Restent à les harmoniser, les maîtriser, les affiner.
Frédéric Viaux (film vu le 09/08/2022)