La Belle Noiseuse

La Belle Noiseuse

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
La Belle Noiseuse
Titre en VO
La Belle Noiseuse
Année (copyright)
1990
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Jacques Rivette, Acteurs, Michel Piccoli, Emmanuelle Béart, Jane Birkin, David Bursztein, Gilles Arbona, Marianne Denicourt, Marie Belluc, Bernard Dufour
Genre(s)
Drame
Thématiques
Peintres et tableaux, D'après Honoré de Balzac, Aimé par Akira Kurosawa, Films de 1990
Pays de production
France,  Suisse
Durée
3 h 50 min
Résumé
Nicolas, un jeune peintre au talent prometteur, et sa compagne Marianne ont quitté Paris pour un petit village de Provence, le temps de quelques jours, par un bel été, afin d'y rencontrer un peintre renommé, Frenhofer. Ils sont introduits dans la demeure du maître par Porbus, un collectionneur qui cherche à raviver la flamme de Frenhofer, lequel n'a plus peint depuis dix ans. L'étincelle jaillit au contact de Marianne. Le vieux peintre l'envisage comme modèle pour reprendre "La Belle Noiseuse", ce tableau inspiré par sa femme Liz, et laissé inachevé…
IMDB

Mon avis

Jacques Rivette aimait manifestement beaucoup Balzac. Cette Belle Noiseuse est inspirée, de manière lointaine, par Le Chef-d’œuvre inconnu. Avant cela, Out One était une adaptation de L’Histoire des Treize. Et plus tard, La Duchesse de Langeais donnera la matière de Ne touchez pas à la hache.
D’une courte nouvelle (Le Chef-d’œuvre inconnu) Rivette a donc tiré un film très long (près de 4 heures), trop long probablement, et malheureusement un peu complaisant dans sa façon de cultiver un mystère intello-artistique. Cela dit, le cinéaste s’est ainsi donné les moyens de creuser l’épaisseur des personnages et de sonder, sous différents angles, l’acte de création picturale. On voit ainsi un artiste au travail, la main du peintre Bernard Dufour suppléant Michel Piccoli lorsqu’il s’agit de manier le stylo-plume, le fusain ou le pinceau. Et surtout, on plonge dans une série de questionnements sur l’art et la recherche de la vérité, l’art et la mise en danger, l’art ou la vie… Tout cela, notamment, à travers un rapport de force entre le peintre et son modèle, qui tient à la fois du « jeu du chat et de l’oiseau », et d’une « vampirisation » conduisant l’artiste à « mettre le sang de son modèle sur la toile », à saisir son âme pour l’exposer crûment et cruellement. La création est ici vécue comme une expérience ultime, une quête d’absolu, qui ne va pas sans une certaine destruction, sans une certaine mort.
Pour ce canevas de réflexions, le dispositif de narration et de mise en scène est à la fois minimaliste et dense, contemplatif et sous-tendu d’un suspense psychologique. Les dialogues sont concis et souvent puissants. Pas toujours très audibles, hélas (petite faiblesse technique). Par ailleurs, il n’y a pas de musique. Le seul bruit du papier et de la toile, triturés ou caressés, suffit à « habiter » joliment le film.
Voilà donc une œuvre ambitieuse à défaut d’être parfaite, exigeante, portée par un Michel Piccoli magistral, une Emmanuelle Béart très belle mais qui surjoue un tantinet, une Jane Birkin subtile (dans l’un de ses meilleurs rôles au cinéma).
Grand Prix au festival de Cannes 1991.

Frédéric Viaux (film vu le 02/08/1994, revu le 23/05/2020)

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