La Captive aux yeux clairs
The Big Sky
Fiche technique
Mon avis
C’est l’un des classiques du western états-unien, l’un des cinq westerns que comprend la filmo de Howard Hawks (avec La Rivière rouge, Rio Bravo, El Dorado et Rio Lobo) et l’un de ces westerns des années 1950 attestant un changement de regard sur les Indiens d’Amérique, westerns dans lesquels un bon Indien n’est pas un Indien mort (cf. aussi La Flèche brisée de Delmer Daves, Le Vent de la plaine de John Huston…).
Côté intrigue, on retrouve un schéma récurrent dans l’œuvre de Hawks : un groupe affrontant un danger (lié à la nature ou à un autre groupe humain), une amitié qui se noue entre deux hommes d’âge différent, une femme qui introduit une certaine rivalité (un désordre dans l’ordre établi, une augmentation du péril pour le groupe), mais une femme libre, à l’initiative sur le plan sentimental, là où les hommes sont en retrait, engoncés dans des codes et des règles dont ils ont du mal à se défaire.
Le film est un peu lent à démarrer. Hawks prend son temps pour poser les personnages, l’action et les décors. La narration gagne en épaisseur progressivement, une belle épaisseur humaine, nourrie de solidarité, d’amitié, d’amour, de rivalité délicate. Où affleurent aussi une tension érotique et quelques ambiguïtés sexuelles (qui n’étaient probablement pas voulues par Hawks). Le scénario est plaisant et attachant. Sans fulgurance. Sobre et équilibré, comme le style visuel, d’un classicisme élégant. Mise en scène fluide, beaux plans larges exploitant la beauté des lieux, noir et blanc superbe.
Frédéric Viaux (film vu le 26/03/2020)