Le Règne animal

Le Règne animal

  • La piste aux étoiles

Fiche technique

Titre en VF
Le Règne animal
Titre en VO
Le Règne animal
Année (copyright)
2023
Réalisateur(s) et acteurs principaux
Réalisateur Thomas Cailley, Acteurs, Paul Kircher, Romain Duris, Adèle Exarchopoulos, Tom Mercier, Billie Blain, Nathalie Richard, Saadia Bentaïeb, Xavier Aubert
Genre(s)
Drame, Fantastique, Épouvante / Horreur
Thématiques
Relations entre pères et fils, Adolescents, Métamorphoses, Des hommes - des "monstres", Mutants, Kafkaïen, Accidents de la route et conséquences, Au fond des bois, Nature/culture, Prix Louis-Delluc, Films de 2023
Pays de production
France
Durée
2 h 10 min
Résumé
La femme de François et mère d'Émile est hospitalisée pour un mal étrange, une forme de mutation vers un état animal. Elle doit être transférée, avec d'autres personnes victimes de ce type de transformation, dans un centre spécialisé du sud de la France. François quitte son emploi, Émile son lycée, pour s'installer près du centre. Mais le jour du transfert, le véhicule transportant les "créatures" fait une sortie de route qui permet à une partie des passagers de se fondre dans la nature...
IMDB

Mon avis

Une fable kafkaïenne moderne, originale dans le paysage du cinéma français et globalement réussie dans toutes ses composantes : sa veine fantastico-horrifique, son drame intimiste, son sous-texte sociopolitique. Bon mélange de styles et belle richesse thématique. Côté film de genre, le réalisateur Thomas Cailley parvient bien à faire jaillir et développer l’étrangeté de son sujet dans une réalité quotidienne contemporaine, avec notamment des effets spéciaux efficaces mais sans esbroufe ; il sait aussi ménager les moments d’effroi et de tension. Le drame intimiste, quant à lui, est à la fois centré sur le personnage d’Émile, dont la mutation est comme une métaphore de l’adolescence qu’il traverse, et sur la relation entre Émile et son père François. Où il est question d’autorité, de protection, de complicité, d’acceptation de la différence et de cheminement vers la liberté. Très belle relation portée par un très bon duo d’acteurs (Paul Kircher et Romain Duris). Enfin, toujours de manière métaphorique mais sur un plan plus large, social et politique, l’évocation du mépris des mutants, de leur rejet, d’un racisme ambiant, a évidemment des échos contemporains. Mutant rime avec migrant, etc. On peut aussi voir cette fiction comme une excroissance des peurs de notre temps, dans un contexte post-Covid, d’altération de la nature, de modification du vivant. Tout cela est bien vu. Et même si toutes les scènes ne sont pas d’un niveau égal, même si le film laisse l’impression qu’il aurait pu aller plus loin et plus fort, on apprécie l’intelligence de l’ensemble.

C’est le second long-métrage de Thomas Cailley, après Les Combattants, titre qui aurait également bien convenu ici. Un père qui se bat pour retrouver ou protéger les siens. Un fils qui se bat pour prendre sa place dans le monde. Le réalisateur semble par ailleurs très inspiré par les bois et forêts…

Prix Louis-Delluc 2023. César 2024 de la meilleure photographie, des meilleurs effets visuels, des meilleurs costumes, du meilleur son et de la meilleure musique originale.

Frédéric Viaux (film vu le 08/10/2023)

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