Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse
The Four Horsemen of the Apocalypse
Fiche technique
Mon avis
D’après le roman éponyme de Vicente Blasco Ibáñez (1916), qui a été adapté une première fois en 1921 par Rex Ingram, avec Rudolph Valentino. Les scénaristes de cette nouvelle adaptation ont transposé la trame durant la Seconde Guerre mondiale. Et Vincente Minnelli s’est emparé de cette grande saga familiale, sur fond de fresque historique, avec sa maîtrise habituelle. Divisions, cas de conscience, amours contrariées… Le récit est long et mouvementé. Si l’évocation des quatre cavaliers de l’Apocalypse (Conquête, Guerre, Pestilence et Mort) est d’un baroque grandiloquent, le reste du film est d’une parfaite élégance : décor soigné, mise en scène sur du velours, couleurs flamboyantes. Cette qualité a cependant quelque chose d’assez stérile, avec peu d’émotion à la clé. Alain Delon, qui était prévu pour le rôle principal, en place de Glenn Ford, aurait peut-être donné plus de fougue, de passion et de charme à ce personnage. Quant à Ingrid Thulin, une des égéries de Bergman, elle fut doublée en anglais par Angela Lansbury (la future héroïne de la série TV Arabesque) et apparaît ici un peu décalée.
Frédéric Viaux (film vu le 18/06/2005)
Minnelli est surtout connu pour ses formidables comédies musicales, comme Tous en scène ou Un Américain à Paris, mais il s’est illustré aussi brillamment dans le drame, et il le prouve ici. Rarement son style aura été plus somptueux, notamment grâce au cinémascope et au Technicolor. Ce qui intéresse Minnelli, c’est le choc de deux mondes, deux familles opposées, deux cousins que le destin va tragiquement réunir après les avoir séparés, les Nazis et la Résistance française, un mari et un amant… Pour autant, le film n’est pas un film de guerre. Mais la guerre qui ravage tout, comme l’illustrent ces quatre cavaliers symboles du malheur, peut-elle encore épargner des êtres ? Minnelli réussit une splendide fresque mélodramatique qui souffre peut-être un peu d’un casting imparfait, mais qui prouve le talent d’un réalisateur qu’on croyait limité au “musical”.