Les Sorcières d’Akelarre
Akelarre
Fiche technique
Mon avis
Le scénario a une assise historique, inspiré des témoignages d’une figure de l’Inquisition, Pierre de Rosteguy de Lancre. Il n’est en rien fantastique, présentant la sorcellerie comme un fantasme trouble dans l’esprit noueux de certains ecclésiastiques et comme un prétexte de domination politique par la terreur sociale. Le film y va donc de sa critique bien fondée du fanatisme religieux, de ses abus de pouvoir, de ses pratiques sadiques. Il est question aussi de domination masculine, brute, et de résistance féminine, intelligente. Une résistance qui fait écho aux Contes des mille et une nuits : ou comment retarder une mise à mort en racontant des histoires, en charmant son futur bourreau par le verbe et l’imagination… Voilà l’argument très prometteur de ce « film de sorcières sans sorcières », comme le définit Pablo Aguëro, réalisateur et coscénariste. Le développement de cet argument est probablement un peu mince et tiré en longueur, en équilibre précaire entre drame et accents comiques, grotesques, mais le résultat demeure assez intéressant et toujours convaincant sur le plan formel : réalisation efficace, photographie joliment flamboyante, montage précis. Bon casting également, Amaia Aberasturi et Àlex Brendemühl en tête.
Frédéric Viaux (film vu le 30/08/2021)