Partir un jour
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Fiche technique
Mon avis
On entre dans ce premier long-métrage (tiré d’un court-métrage de la même réalisatrice) avec un léger sentiment de déception. La narration et la caractérisation des personnages sont nourries de stéréotypes sociaux, entre d’un côté Paris, la gastronomie, le snobisme, de l’autre la province, le resto routier et une certaine beauferie. Quelques traits sont forcés, quelques dialogues appuyés. On sent aussi un peu trop l’intention générale, le côté “film à formule”, destiné à plaire en la jouant sympa et “franchouille”. Retour d’une fille prodigue dans sa campagne, amour de jeunesse, soirée entre potes… Et récital de chansons françaises pour accompagner l’expression des émotions (façon On connaît la chanson, de Resnais, sans playback). Dans un premier temps, cependant, les chansons peinent à s’imposer avec fluidité et à emballer le récit. La réalisation reste assez plan-plan. Seul le charme des deux acteurs principaux (Juliette Armanet et Bastien Bouillon, formidables de naturel) donne une vraie saveur au film. Un charme qui nous permet de tenir jusqu’à ce que la mayonnaise prenne. La réalisation sort de sa torpeur au cours d’une scène de patinoire aussi inventive que réjouissante, des émotions finissent par filtrer, et un patchwork de saynètes vient clore joliment la narration, en mode doux-amer. On reprend alors volontiers une dernière chanson pour la route, la plus surprenante : une reprise mélancolique d’un tube du boys band 2Be3 (!), qui donne son titre au film.
Frédéric Viaux (film vu le 15/05/2025)