Prospero’s Books
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Fiche technique
Mon avis
Adepte d’un cinéma expérimental, tourné vers l’insolite et sous grandes influences picturales, Peter Greenaway propose ici une adaptation très personnelle, extraordinaire, de La Tempête de Shakespeare. Une hallucinante fantasmagorie baroque. Un foisonnement de décors et de costumes étonnants, de chorégraphies et de chants, d’images incrustées ou superposées, d’écritures animées, entre délires encyclopédiques, ésotériques et poétiques. Greenaway offre une succession de tableaux vivants, puise son inspiration esthétique dans la Renaissance italienne comme dans la mythologie. Et pour animer ses tableaux, il s’appuie sur un casting absolument hétéroclite, puisque l’on trouve associés le très shakespearien John Gielgud, le très bergmanien Erland Josephson et le très « bronzé » Michel Blanc (le voir paré d’un costume du XVIe siècle, avec collerette, est l’une des hallucinations de ce film, même si l’acteur avait réorienté sa carrière depuis la fin des années 1980).
Dans cette matière exubérante et déconcertante, au spectateur de trouver son chemin. Ce n’est pas chose facile. Il faut un peu de temps pour commencer à tirer quelques fils d’une intrigue souvent absconse. Mais l’expérience est unique. L’expérience d’une forme d’art total, multisensoriel, incroyablement ambitieux, inventif jusqu’à l’overdose, fascinant et lassant, raffiné et monstrueux.
Musique : Michael Nyman (un fidèle du réalisateur).
Frédéric Viaux (film vu le 19/08/2013)