Camille redouble
Camille redouble
Fiche technique
Mon avis
Le petit tour de passe-passe fantastique consistant à faire revivre à un personnage son passé n’est pas nouveau. Au cinéma : Peggy Sue s’est mariée, de Coppola… En littérature/manga : Quartier lointain, de Taniguchi… Sans révolutionner le thème, Noémie Lvovsky (réalisatrice et actrice principale) se l’approprie toutefois joliment, avec drôlerie et tendresse, entre nostalgie et allégresse. Le potentiel comique naît évidemment du décalage entre la maturité (de corps et d’esprit) de Camille et la situation dans laquelle elle se trouve, puisqu’elle est considérée comme une jeune fille par son entourage. Côté enjeu dramatique, on retrouve l’inévitable question : peut-on changer son passé si l’on connaît à l’avance son futur ? Le traitement de cette question est ici moins intellectuel qu’émotionnel. Et en la matière, Noémie Lvovsky fait preuve d’une belle sensibilité et d’un vrai talent dans l’écriture de son film. Relations entre parents et enfants, liens amicaux et histoires d’amour s’entremêlent habilement, souvent de façon réjouissante. Par ailleurs, les décors, les vêtements des personnages et leurs accessoires ont été choisis avec un soin exquis. Tout comme les chansons de la BO et les textes de la pièce de théâtre dans laquelle joue Camille adolescente (une pièce de Goldoni). Bref, tout fait sens agréablement et en beauté (à commencer par le superbe générique de début). Le film coule bien, porté par un casting impeccable, et se révèle attachant jusqu’au bout.
À noter : les interventions savoureuses de Jean-Pierre Léaud (en horloger cosmique) et de Mathieu Amalric (en professeur libidineux et sarcastique).
Frédéric Viaux (film vu le 04/10/2012)